Charbon, risques et responsabilités : le rôle des assurances dans la gestion des problématiques minières

Expertise

L'exploitation du charbon, source d'énergie controversée, soulève d'importantes problématiques techniques, environnementales et sociales. Malgré ces défis, il représente encore 27% des besoins énergétiques mondiaux et génère 44% du CO2 émis. Les experts en assurance jouent un rôle clé dans la gestion des risques liés à cette industrie, en évaluant, prévenant et couvrant les dangers associés. Face à ces enjeux, il est essentiel d'explorer des alternatives énergétiques plus durables pour réduire notre dépendance au charbon et assurer un avenir énergétique plus sûr et respectueux de l'environnement.

Le charbon, longtemps considéré comme la locomotive de la révolution industrielle et pilier de l’économie mondiale, est aujourd’hui au cœur de nombreux débats. Son exploitation, soulève d’importantes problématiques techniques, environnementales et sociales. Malgré ces enjeux, le charbon continue de représenter 27% des besoins énergétiques mondiaux et génère 44% du CO2 issu des énergies. Dans ce contexte, il est essentiel de s’interroger sur les défis et les risques associés à l’exploitation du charbon, ainsi que sur les solutions potentielles pour les surmonter.

Dans cet article, Patrick LUBSZYNSKI, Expert Structure et Responsable de la spécialité ENR au sein de Stelliant Expertise, se propose d’explorer les problématiques techniques rencontrées lors de l’exploitation du charbon, en mettant en lumière les risques pour la santé des travailleurs, les impacts environnementaux et les conséquences sociales. Il se penchera également sur le rôle des experts en assurance dans la gestion de ces risques, en analysant comment l’expertise peut contribuer à évaluer, prévenir et couvrir les dangers liés à cette industrie controversée.

Enfin, il évoquera les alternatives énergétiques plus durables et respectueuses de l’environnement qui pourraient permettre de réduire notre dépendance au charbon et d’assurer un avenir énergétique plus sûr et plus vert pour tous.

Contexte

La mine souterraine de charbon de Blegny-Mine en Belgique, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, nous offre un aperçu fascinant de l’histoire de l’exploitation du charbon. Fermée en 1980 et transformée en musée grâce à une association de volontaires, elle permet de descendre à 60 mètres sous terre, loin de son maximum d’autrefois à 760 mètres. La température sous terre augmente en descendant de 3°C par 100 mètres, atteignant facilement 40°C à 1000 mètres de profondeur !

A contrario en surface, en montant, elle baisse de 6,5°C par 1000 m d’altitude ce qui permet pour quelque temps encore de voir de la belle neige au sommet de nos montagnes… De retour sur le plancher des vaches, le terril de 55 mètres de haut, qui récupérait les roches issues de l’exploitation, est désormais une étrange colline noire et arborée. Le charbon représente toujours 27% des besoins énergétiques mondiaux et génère 44% du CO2 issu des énergies.

Son exploitation et sa combustion ont des conséquences néfastes sur l’environnement, la santé et les conditions de travail.  Face à ces défis, il est crucial de trouver des alternatives plus durables pour répondre à nos besoins énergétiques.

Problématiques techniques rencontrées

Les énergies renouvelables (ENR) telles que l’éolien, le solaire et l’hydroélectricité gagnent du terrain, mais ne représentent encore que 7% des besoins mondiaux. Le nucléaire, quant à lui, fournit 4,5% de l’énergie.

Dans ce contexte, le charbon apparaît comme une source d’énergie à double tranchant. D’un côté, il a contribué au développement industriel et économique de nombreux pays, offrant des emplois et une source d’énergie abondante. De l’autre, son exploitation et sa combustion ont des conséquences néfastes sur l’environnement, la santé et les conditions de travail.

Il est donc crucial de trouver des alternatives plus durables pour répondre à nos besoins énergétiques. L’investissement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la mise en place de politiques incitatives pour la transition vers des énergies propres sont autant de pistes à explorer.

Les mines de charbon et autres mines (gypse, calcaire, …), qu’elles soient souterraines ou à ciel ouvert, présentent de nombreuses problématiques techniques. Parmi elles, on peut citer :

  • Le risque d’accidents : effondrements, inondations, explosions (grisou,…) et incendies, et autres dangers liés aux conditions de travail.
  • Les problèmes environnementaux : pollution de l’eau et de l’air, déforestation, émissions de gaz à effet de serre, et dégradation des sols.
  • Les enjeux sociaux : déplacement de populations, exploitation des travailleurs, et impacts sur la santé des populations locales et des mineurs.

Apport d’un expert en assurance

Pour évaluer et gérer ces risques, les compagnies minières font appel à des experts en assurance qui peuvent fournir des solutions adaptées à chaque situation. Ces experts peuvent contribuer de plusieurs manières :

  • Évaluation des risques : analyses des risques liés à l’exploitation, tels que les dangers pour la santé et la sécurité des travailleurs, les impacts environnementaux et les pertes financières potentielles.
  • Mise en place de mesures de prévention : propositions de mesures de prévention pour réduire les risques identifiés, comme l’amélioration des procédures de sécurité, la mise en œuvre de technologies plus propres ou la formation des employés.
  • Élaboration de produits d’assurance : conception des produits d’assurance spécifiques pour couvrir les risques liés à l’exploitation du charbon, tels que les assurances responsabilité civile, les assurances dommages aux biens ou les assurances pertes d’exploitation.
  • Suivi et contrôle : suivi régulier des risques et de l’efficacité des mesures de prévention mises en place.

 

Ainsi, la visite de la mine de Blegny-Mine nous rappelle l’héritage complexe du charbon, à la fois source de prospérité et de souffrance. En tirant les leçons de l’histoire, il est possible de construire un avenir énergétique plus respectueux de l’environnement et des êtres humains, où les joies l’emporteront sur les malheurs. La consommation mondiale de charbon est aujourd’hui de 8 Md de tonnes soit quand même 1 tonne de charbon /an par habitant !

Le charbon moins utilisé en occident ou du moins désormais peu visible pour nous est donc toujours largement exploité sur terre ! Les choses ne sont pas prêtes de s’inverser !